Efficience protéique des vaches laitières

Améliorer l’efficience d’utilisation des nutriments en raisonnant la nature de l’apport d’énergie ou d’acides aminés chez la vache laitière.

Améliorer l’efficience protéique

Améliorer l’efficience d’utilisation des nutriments pour la synthèse de lait permet de réduire l’impact environnemental de l’élevage de vaches laitières. Une meilleure compréhension des réponses de l’animal aux nutriments est nécessaire pour proposer des stratégies d’amélioration de cette efficience sans pénaliser les éleveurs.
La réduction de l’apport protéique (Protéines Digestibles dans l’Intestin, PDI) permet d’améliorer fortement l’efficience protéique. Cependant, elle peut réduire le volume de lait et la production de matières protéiques ce qui est préjudiciable pour les éleveurs. Ces pertes peuvent en partie être compensées en équilibrant le profil en acides aminés (AA) apporté à l’animal. En effet, corriger le profil en AA permet d’augmenter la production de protéines du lait sans augmenter l’apport protéique. Ceci s’explique par une augmentation du prélèvement d’AA au niveau de la glande mammaire et de leur exportation dans les protéines du lait. Toutefois, la correction du profil en AA ne semble pas toujours permettre de recouvrer le volume de lait, et cet effet dépendrait du stade de lactation. De plus, les mécanismes expliquant la baisse du volume de lait lorsque l’apport protéique diminue ont encore été peu étudiés. Par ailleurs, le volume de lait dépend fortement de l’apport d’énergie et de la nature de cette énergie. Ainsi, il a été démontré une augmentation du volume de lait avec des régimes riches en amidon.

Comment les nutriments modulent le volume de lait ?

La vache utilise une part importante de l’énergie nette ingérée (environ 70% de l’énergie pour une vache produisant 40 kg/j de lait) pour synthétiser au niveau de la glande mammaire les composants du lait (protéines, acides gras et lactose). Elle est capable de métaboliser de nombreuses sources d’énergie au niveau du foie et de la glande mammaire (glucose, acides gras volatiles, acides gras, AA). Mais la glande mammaire n’utilise pas ces différents nutriments de la même manière. Au cours de cette thèse, un travail de méta-analyse sera effectué pour comprendre comment la glande mammaire module le volume de lait et sa composition en réponse à ces différents apports de nutriments.

Raisonner tout au long de la lactation

La majorité des études sur la nature des nutriments ont été réalisées sur quelques semaines, en milieu de lactation. Il existe peu de données sur l’effet à plus long terme des AA et des sources d’énergie sur l’efficience protéique . En effet, les besoins en AA semblent plus importants en début qu’en fin de lactation. Par ailleurs, la répartition de l’utilisation de l’énergie change au cours de la lactation. L’animal mobilise ses réserves en début de lactation puis il les reconstitue au fur et à mesure. Cette répartition pourrait dépendre des sources d’énergie utilisées. Dans le cadre de cette thèse, un essai est en cours afin d’étudier l’effet d’AA et de sources d’énergie à différents stades de lactation sur la répartition des nutriments vers la synthèse de lait et l’efficience de leurs utilisations. Cet essai s’intéressera à des paramètres zootechniques mais aussi à des paramètres physiologiques afin d’approcher le calcul de l’efficience protéique.

Jean-Charles Anger travaille sur ce sujet de thèse depuis décembre 2020 pour une durée de 3 ans, dans le cadre d’une thèse financée par Provimi France. Elle est encadrée par Sophie Lemosquet dans l’équipe Alinut, Christelle Loncke de l’UMR INRAE- AgroParisTech Mosar et Romain Bidaux, Cargill.

Contact

Jean-Charles Anger : jean-charles.anger[at]inrae.fr (doctorant)
Sophie Lemosquet : sophie.lemosquet[at]inrae.fr (directrice de thèse)
Christelle Loncke : christelle.loncke[at]agroparistech.fr (Co-encadrante)
Romain Bidaux : romain_bidaux[at]cargill.com (Co-encadrant)

Date de modification : 22 février 2023 | Date de création : 20 avril 2021 | Rédaction : Pegase