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Composés sensoriels pour l’acceptabilité de l’aliment

Les porcs sont soumis à des stress lors de périodes sensibles, telles que le sevrage ou la phase peripartum,  qui sont susceptibles de modifier leur comportement alimentaire. Améliorer l’acceptabilité du nouvel aliment par des composés sensoriels fonctionnels peut être un moyen de moduler l’appétit,  la prise alimentaire, et les préférences, et ainsi de contrecarrer le développement d’une néophobie voire d’aversions alimentaires lors des transitions alimentaires chez l’animal d’élevage, ou de troubles alimentaires chez l’humain (liés à des traitements médicaux, une hospitalisation, la sénescence, etc.)

Méthodes éthologiques et techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle

Les mécanismes comportementaux et cérébraux sous-tendant la modulation hédonique de la prise alimentaire chez le porc juvénile ont été étudiés sur la base de paradigmes de préférences et aversions alimentaires conditionnées, combinant les méthodes éthologiques du conditionnement et des choix alimentaires, à des techniques d’imagerie cérébrale fonctionnelle (thèse de C. Clouard). Le développement d’un modèle porcin de l’aversion alimentaire conditionnée avec l’utilisation de flaveurs dans l’aliment associé à une injection de Chlorure de Lithium a été validé.   Seule l’utilisation d’un renforcement calorique et sucré (saccharose 10%) a induit une préférence alimentaire conditionnée.

Sur le plan neurobiologique, l’exposition à des flaveurs alimentaires aux valeurs hédoniques contrastées, et la perception combinée de saccharose aux niveaux oral et viscéral, ont engendré des différences d’activation dans les circuits neuronaux impliqués, chez l’homme et les rongeurs, dans l’évaluation hédoniques des stimuli sensoriels, la motivation, le traitement de la récompense et la mémoire.
D’importantes similitudes des réponses cérébrales du porc et de l’Homme à la modulation hédonique de la prise alimentaire ont été montrées.

Approfondir la compréhension des processus de choix alimentaires exacerbés

Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer dans quelle mesure des facteurs de variation liés à l’animal (âge, sexe, état de faim) ou aux paradigmes expérimentaux, ont pu influencer l’expression des préférences et aversions conditionnées. Ces travaux permettront notamment de mieux comprendre la valeur hédonique d’additifs sensoriels dans l’aliment et leurs impacts sur le développement d’aversions et/ou préférences en phase de transitions alimentaires chez le porc. Ils ouvrent aussi sur des applications chez l’humain, en particulier une meilleure compréhension de la manière dont les préférences exacerbées, voire les addictions au sucre, se mettent en place chez le jeune individu.

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Clouard, C., Loison, F., Meunier-Salaün, M.-C., Val-Laillet, D. (2013). An attempt to condition flavour preference induced by oral and/or postoral administration of 16% sucrose in pigs. Physiology and Behavior, 124C, 107-115. (DOI)

Clouard, C. et al. 2012. Food preferences and aversions in human health and nutrition: How can pigs help the biomedical research? Animal 6, 118-136. (DOI)

Clouard, et al. 2012. Flavour preference acquired via a beverage-induced conditioning and its transposition to solid food: Sucrose but not maltodextrin or saccharin induced significant flavour preferences in pigs. Appl. Anim. Behav. Sci. 136, 26-36. (DOI)

Clouard, C. et al, 2012. Exposures to conditioned flavours with different hedonic values induce contrasted behavioural and brain responses in pigs. PLoS ONE 7, e37968. (DOI)

Contact

Marie-Christine Meunier-Salaün, UMR PEGASE, équipe SysPorc (Marie-Christine.Salaun[at]rennes.inra.fr)
David Val-Laillet, UR ADNC (david.val-laillet[at]rennes.inra.fr)